De la petite histoire à la grande, Laurence Berlemont raconte avec délectation la généalogie de ce vignoble qui fut, un temps, propriété de Jacques Angelvin. Animateur de télévision et acteur français, Angelvin se fit arrêter en 1962 à New York pour trafic de drogue. Célèbre figure de la French connection, il fut incarcéré aux USA puis, à son retour en France, endossa l’habit d’agent immobilier. A sa mort en 1978, le domaine fut morcelé en huit parcelles. “Les vignes étaient inégalement entretenues et certaines proches de l’abandon jusqu’en 2000 où l’une des propriétaires, soucieuse de leur état, me les a confiées en fermage, raconte Laurence Berlemont, par ailleurs œnologue conseil et ingénieur agronome. Au fil des ans, six autres propriétaires ont fait de même et j’ai pu, à un morceau près, reconstituer le vignoble d’Angelvin”. Aujourd’hui co-géré par Patrick Deveaux en charge des vignes et de la cave, de Laurence Berlemont, qui s’occupe des assemblages et de Léa Wagner qui anime le magasin et les ventes locales, le vignoble couvre 7,5 ha en zone agricole protégée. La Ferme des Lices produit des vins en 3 couleurs, AOP côtes de Provence bio et se lance cette année dans la biodynamie. “Nous sommes réputés pour nos rouges et blancs exaltés par le sol schisteux, drainé et sec”, assure Laurence. Les rouges à base de syrah et grenache surprennent par leur concentration et les blancs, 100% vermentino, affichent une belle pureté. Côté rosés, d’une robe soutenue aux débuts, les cuvées ont évolué vers plus de pâleur et leur bouche se distingue par des notes de fruits blancs. Producteur d’huile d’olive avec ses 300 arbres, la Ferme des Lices s’est même essayé, avec succès en 2009, à une cuvée de vin doux à la sucrosité délicate. Une rareté due à la météo unique de ce millésime mais qui prouve les exceptionnelles potentialités du domaine.

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