Rendez-vous très attendu, l’ouverture de la galerie Lucas Ratton est chaque année un moment fort de l’été tropézien. Dès la porte d’entrée, on est saisi par la beauté́ intemporelle des œuvres. Le lieu est protégé par de somptueux gardiens de sommeil en bois brut - pièces magistrales traditionnellement placées dans les cases éthiopiennes pour préserver leurs occupants des mauvais rêves. Puis vient la magnifique collection d’objets africains, un masque Dogon du Mali, une statuette Baoulé du 19e siècle, plusieurs éléments d’architecture anciens et un ensemble d’objets du quotidien… des créations qui entrent en résonance avec celles d’artistes contemporains, décorateurs et designers iconiques : une imposante table d’architecte dessinée par Pierre Jeanneret provenant de l’université du Punjab à Chandigarh en Inde, une aquarelle de Camille Henrot, Lion d’argent de la Biennale de Venise 2013, ou encore une installation de chaînes suspendues des incontournables designers Ronan et Erwan Bouroullec. La scénographie met en valeur la singularité d’une collection qui s’inscrit dans la continuité de la démarche de Charles Ratton, grand-oncle de Lucas, et de Maurice Ratton, son grand-père, au siècle dernier. Et si sa famille a largement contribué à la valorisation des arts d’Afrique, le jeune galeriste leur rend ici un hommage éclatant.

